La société Carmat pourra commercialiser ses coeurs artificiels en France et en Allemagne.
L’entreprise Carmat a reçu mercredi 23 décembre le “marquage CE”, la certification européenne, pour son coeur artificiel “Aeson”. Il s’agit d’une première étape pour une future commercialisation.
Les premiers cœurs artificiels disponibles cette année
Celle-ci devrait avoir lieu au deuxième trimestre de l’année 2021 en France et en Allemagne.
La production française des prothèses va pouvoir fabriquer les premières prothèses à hauteur de dix cœurs par mois dans un premier temps. Les prothèses seront envoyées dans cinq centres hospitaliers universitaires en France, à Paris, Lille, Lyon, Toulouse et Rennes. « C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour la société, souvent accusée de faire beaucoup de promesses et d’avoir peu de résultats« , s’est félicité Stéphane Piat, Directeur général de Carmat.
Cette étape ouvrant la voie d’une commercialisation européenne est un véritable espoir. Certes, les prothèses ne permettent pas encore de remplacer le cœur humain, mais il s’agit du but de l’entreprise. Si le pari s’avère gagnant, la prothèse palliera le manque de greffons. Chaque année, seulement 5 000 greffons sont disponibles et viables dans le monde, alors qu’il en faudrait 150 000. Une grande nouvelle donc pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque ou en attente de greffons.
Quelle est la particularité du projet de Carmat ?
Le coeur artificiel de Carmat représente plus de 15 ans de recherches, dans le but de remplacer le coeur humain. Un projet d’une envergure sans précédent, cette bioprothèse est la plus aboutie au monde. Il s’agit d’un véritable espoir.
Il existe déjà depuis un certain temps d’autres cœurs artificiels. Aux États-Unis, en 1969, le premier cœur artificiel, équipé d’un système de circulation externe, est implanté sur un patient. Mais l’organe artificiel a toujours pour principal but de faire patienter le malade en attente d’une greffe de cœur. Il existe aussi des prothèses cardiaques pour corriger la défaillance d’un ventricule cardiaque. L’ambition de Carmat est plus vaste. Leur but est d’imiter parfaitement le fonctionnement d’un cœur humain naturel, tout en évitant les complications qui pourraient survenir suite à la greffe d’un élément artificiel.
L’entreprise ne s’en cache pas, au contraire : “Le but, c’était d’être la première prothèse physiologique autorégulée qui fonctionne comme un cœur humain, donc qui s’adapte aux besoins du corps en temps réel et qui est pulsatile. C’est l’une des différences avec les systèmes mécaniques qui existent aujourd’hui. La prothèse Carmat fonctionne grâce à un système hydraulique qui actionne deux membranes permettant au sang de sortir et de rentrer des deux chambres et ayant pour objectif de remplacer les deux ventricules du cœur« . Le groupe travaille aussi activement sur la biocompatibilité, pour rendre le risque de rejet nul. « Il n’y a donc pas besoin de traitement antirejet, dont les effets secondaires sont extrêmement violents« , souligne M. Piat.
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